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14 août 2014

Mais pourquoi tant de haine?

Samedi, coup d'envoi des festivités officielles pour le FCC, quand La Une affrontera Concordia (19:00).

La semaine suivante sera celle des premières: La Trois recevra, pour son premier match officiel, le FC Nord Gros de Vaud (17:00), juste avant que La Deux n’en découse avec La Sarraz (19:00), pour son premier match en 3e ligue.

En attendant, on va se plaindre.

Faire les Calimero.

Râler.

Rouspéter et ronchonner, puisque c'est si facile.

Allons-y franco: la première équipe est largement en sous-effectif. Et on a de la peine à saisir pourquoi.

La première équipe est largement en sous-effectif. Et on a de la peine à saisir pourquoi.

La Une, c'est 15 joueurs de champ quand tout va bien, ajoutez-y trois gardiens. Aux entraînements, pendant les semaines de préparation, c'était tantôt huit présences, parfois quatre. Oui, quatre bonhommes qui se prélassent sur un immense rectangle vert, et Christian Mischler qui y hurle des ordres - un arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne ne l'entend?

À chaque match de préparation sans exception, une quantité hallucinante de joueurs contingentés à La Deux - voire même La Trois - sont venus prêter main forte. La raison? Les éternelles vacances (justifiées), absences (injustifiables) et blessures (incontrôlables).

Et le moment de se poser les questions. Les bonnes, si possible.

Pourquoi diable personne ne veut-il signer chez nous, à Champvent? Et ce, malgré d'innombrables démarches?

Que faisons-nous donc de faux?

Sportivement, pas grand-chose, à priori. Les quatre dernières saisons, deux fois avons-nous été Finalistes pour la 2e Ligue interrégionale (2012-2013). Les deux autres saisons? 4e (2011), et puis sur le podium (2014). Mieux, c'est impossible (ou presque).

Sportivement, ça marche - et plutôt bien.

De là à faire venir des joueurs ambitieux?

Non. Au contraire, les ambitieux partent. Le navire chanvannais ressemble à une pâture en déliquescence. Chaque intersaison, il faut rapiécer un contingent, bricoler avec les départs. Pallier les absences. Trouver le joueur rare, qui ne doit pas forcément l'être par ses qualités intrinsèques, mais par sa simple volonté - quelle sinécure! - de venir jouer à Champvent.

Il semblerait que nous soyons un peu l'opprobre, le nom à ne jamais prononcer. La honte qui frappe au portillon.

Comme si nous n’existions pas, ou alors dans les bas-fonds de territoires inexplorés, de vrais apatrides

Comme si nous n’existions pas, ou alors dans les bas-fonds de territoires inexplorés, de vrais apatrides qu’on vous dit. « Quoi, tu joues à Chavannnes? Non, pas Chavannes, à Champvent. Ahhhh, oui, à Champagne. » Un dialogue déjà entendu dans notre région.

Alors, pourquoi?

Ne donnons-nous pas la chance aux jeunes? Est-ce si difficile de s'intégrer, à Champvent? Est-ce si difficile de trouver du temps de jeu? Est-ce à tel point délicat de trouver grâce chez nous?

Osons le jugement, la réponse est non. Une seule composition vaut 1000 mots, comme le veut l'adage. Voici donc l'équipe-type, en 4-4-2, des joueurs disparus du FCC, depuis quelques saisons.

Lianel Lauper (La Sarraz), Guillaume Salvi (La Sarraz), Rafael De Matos (Team-Vaud M21), Sacha Margairaz (Yverdon-Sport);

Dario
Drago (Naters), Eros Pitronacci (Yverdon-Sport), Jason Brunet (La Sarraz), Oscar Rodriguez (Valmont);

Samir
Mehmedovic (Bosna), Raphaël Vanotti (Donneloye)

Une belle équipe de vainqueurs.

Alors, est-ce nos infrastructures? Un champ de patate, le terrain du Battoir, une calamité pour techniciens que nous ne pouvons raisonnablement être, nous qui jouons à la campagne, non pas Champagne?

Osons le contredire: notre terrain est incontestablement l'un des plus entretenu, bichonné, cajolé et adulé de la 2e ligue.  Les adversaires adorent y venir, hormis quand on balance dans le champ pour y gagner du temps - comme si personne d'autre ne le faisait.

Est-ce le matériel?

Chaque joueur bénéficié d'une tenue d’échauffement, d’entraînement (kway, training, etc) et de sortie. Qu'il n'est pas obligé de rendre lorsqu'il (inévitablement?) nous quitte. Alors oui, bien sûr, on pourrait encore offrir des chaussures, des masseurs, des repas gratuits à la buvette et puis des points Coop. Peut-être le matériel est-il une esquisse de solution à notre désamour.

Peut-être sommes-nous ennuyeux ?

Côté extra-sportif, nous sommes carrément hyperactifs

Côté extra-sportif, nous sommes carrément hyperactifs. Récemment, à Champvent: la Finale de la Coupe vaudoise; le Sifflet d’Or; le Dîner de Soutien; le Souper de soutien; Graines de Foot; le Tirage au sort de la Coupe vaudoise.  Et l’année prochaine, le 60e anniversaire du club. Reposer sur nos lauriers n’est pas une option, surtout avec le Président Claude Meylan.

Alors, sommes-nous arrogants?

Se voit-on trop beaux?  Pète-t-on plus haut que notre cul? A-t-on le melon, ce que nos résultats pourraient nous pousser à voir grossir? Faisons-nous des promesses que nous ne tenons guère? Si cela se fait dans toutes les contrées, genre: « si tu signes, tu es titulaire, numéro 10 et on t'offre une prime au point », ici nous ne faisons aucune promesse, mais au moins ne mentons-nous pas comme d'autres le font sans vergogne. Faire miroiter monts et merveilles aux jeunes, c'est facile, les satisfaire, vaste enjeu.

D’ici quelques semaines, nous organiserons un sondage d’opinion sur ce que représente le club, afin de mieux nous autopsier - même si nous ne sommes pas encore morts.  

Dernière question: sommes-nous avares?

Oui, clairement. Les joueurs paient leurs cotisations - ou du moins le devrait -, et ne touchent pas un centime, pas un copeck, pas de prime au point, rien du tout ça, si ce n'est la fameuse caisse de bière du Président ou des supporters après les trois points. Niveau rémunération, nous serons intransigeants: jamais nous ne transgresserons nos valeurs.

Oui, nous sommes avares

Le football, à ce niveau, doit être populaire, un exutoire, une soupape à la vie, une école de vie, de l’amitié, une fraternité – Hasta Siempre –, à Champvent y vient pour les coéquipiers, pas pour courir après un revenu. Et ça, nous n’y dérogerons pas.

Plutôt mourir.

Ou être relégué.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et pourtant en voilà un de club magnifique... Quitte cette pour des ambitions mais qui laisse des souvenirs indélébiles et dans lequel on y retournerait en sprintant

Hasta siempre

G.Salvi